la cote 400
Voilà un titre qui va tout de suite parler aux professionnels de la profession :-)
["...la bibliothèque est un lieu multiple, qui se prête à des métaphores successives. Moi j'en ai fait un lieu de savoir et lieu de l'ordre évidemment, mais aussi un lieu d'histoire, un lieu mythologique, puis un lieu thérapeuthique, lieu politique, enfin un lieu de drague, lieu sexuel, bref un lieu existentiel..."]
Sa description des différents espaces de la bibliothèque est assez caustique aussi :
J'aime biens certaines de ses sentences qui secoue un peu les consensus mous :
["...la bibliothèque est un lieu multiple, qui se prête à des métaphores successives. Moi j'en ai fait un lieu de savoir et lieu de l'ordre évidemment, mais aussi un lieu d'histoire, un lieu mythologique, puis un lieu thérapeuthique, lieu politique, enfin un lieu de drague, lieu sexuel, bref un lieu existentiel..."]
La cote 400 est le premier roman de Sophie Divry (journaliste). Il a de particulier de raconter en 64 pages et sans respirer le néant la vie d'une bibliothécaire névrotique qui s'occupe du rayon géographie alors qu'elle aurait aimé s'occuper du rayon histoire.
C'est bref, ça se lit d'une traite et ça vous laissera pantois parce que vous y aurez trouvé quelques vérités, grincé des dents, râlé... Vous vous direz non ce n'est pas moi du tout, par contre cela me fait penser à des personnes croisées au cours de ma carrière. ["... Moi je suis une taylorisée de la culture, sachez-le pour être bibliothécaire il faut aimer le classement et être obéissant..."]
(A garder en mémoire les jours de grosse affluence à la bibliothèque ;-)
[... A côté citadelle imprenable le bas-clergé du rayon enfants, je ne parlerai pas des zones franches dévolues aux disques et aux dévédés ce sont des parvenus..."] ;-)
["... Pas de pitié pour les mauvais livres. Et, dans le doute, soyons méchants..."]
Evidemment dans ce livre il y a aussi une histoire d'amour :
["... Heureusement qu'il y a 2 000 ans de civilisations derrière-moi et le ficus entre nous, sinon..."]
Conclusion : un livre à lire par tous les bibliothécaires bien sur, mais je me demande aussi ce qu'en penseront les non-bibliothécaires, le public, nos lecteurs en somme. Ont-ils vraiment cette image de nous ?
Et sinon : rassurez-moi il n'y a pas un ficus dans toutes les bibliothèques, dites-moi, s'il vous plait, que vous n'en avez pas dans votre bibliothèque ?
["... Heureusement qu'il y a 2 000 ans de civilisations derrière-moi et le ficus entre nous, sinon..."]
Conclusion : un livre à lire par tous les bibliothécaires bien sur, mais je me demande aussi ce qu'en penseront les non-bibliothécaires, le public, nos lecteurs en somme. Ont-ils vraiment cette image de nous ?
Et sinon : rassurez-moi il n'y a pas un ficus dans toutes les bibliothèques, dites-moi, s'il vous plait, que vous n'en avez pas dans votre bibliothèque ?
Commentaires
Oui, alors quel rapport avec le livre ? Parce qu’il n’y a pas que des bibliothécaires névrotiques en attente de la grève du jeudi qui lisent tes missives…
« les non-bibliothécaires […] Ont-ils vraiment cette image de nous ? »
Je suis tiraillé : me plongé-je dans cette œuvre patronnée par l’incarnation de la bibliothécaire 2.0 au risque de perdre le peu d’illusions qu’il me restait sur ce merveilleux métier ou bien dois-je me concentrer sur les twittparty pour améliorer l’image que j’ai de ces derniers remparts de la culture ?
Arrrgh ! Choix cornélien s’il en est, tant la présentation que tu en fais est tentante et alléchante ;-)
@zigazou: si tu veux je te prête le livre ;-) tu as le lien du "vu sur un autre site ?" parce que la personne qui écrit ce livre n'a pas du le lire : effectivement les 400 ne correspondent pas à la géographie mais aux langues comme expliqué dans le livre....
Et tu fais d'une pierre deux coups, pas besoin d'avoir d'arrosoir et de robinet à proximité. Voili voilà, l'art de l'arrosage du ficus en bibliothèque...
il se trouve que je viens de m'acheter ce livre (bien trop tentant dans la librairie), et effectivement, quand on est bibliothécaire, il fait réagir ("quewaaa mais toutes les bibliothécaires ne sont pas que des profs ratées, obsessionnelles et acariatres !" puis vers la fin "vas-y fais péter ta névrose ça fait du bien va") ^^
mais je me suis demandée ce qu'en penserait un non-bibliothécaire, je me demande si c'est pas un peu trop...bibliocentré ?
en tout cas ce petit livre contient quelques perles "...La Dewey, c'est un code secret inventé par l'Axe entre livres et bibliothécaires pour dominer le lecteur. Terrifiant..."
je connais quelques bibliothécaires qui aurait de l'urticaire rien qu'en lisant cette phrase :)
Sinon, y'a bien un truc vert avé des feuilles à l'entrée de la disco, ça pourrait bien être un ficus d'après google images mais je demande confirmation...
heureusement j'ai une responsable qui l'arrose tout le temps. C'est son bébé , personne n'y touche. Quand elle part elle désigne quelqu'un (à la joie des plannings) et devinez qui c'est .
Ben la responsable des 400. c'est moi.
Mais pour en revenir à nos moutons , ce livre m'a bien fait rire quand même car l'amourette avec le beau lecteur, ça on y a toutes eu droit non ? et se retrouver dans un coin loin de tout passage aussi. C'est les joies du métier.
ça il faut le dire aux nouvelles qui arrivent.
En conclusion , moi j'aime bien la cote 400 mais le livre je ne pense pas que lecteurs vont y comprendre grand chose. Au moins nous ça nous fait bien marrer et en ce moment sujet de cafet principal. Tout le monde veut le lire. On s e l'arrache.